« Toujours se méfier des profils trop parfaits » disent les recruteurs, car ils cachent souvent une face cachée bien moins belle que ce qu’on pourrait croire. Voilà la leçon que Fabien, recruteur pour une grande firme pourrait apprendre d’un malheureux entretien qui a eu lieu le mois dernier, dans sa société de gestion intermodal du processus de market out-sourcing géo-centré.

Le profil avait l’air parfait sur le papier, mais en face de moi j’ai vu une courge.

Fabien

« Le CV et la lettre de motivation contenaient toutes les caractéristiques pour en faire un stagiaire parfait : il a écrit qu’il est disponible, motivé et dynamique, à la recherche de nouvelles opportunités dans le milieu du marketing, qu’il souhaite travailler dans une société à taille humaine et tout le blabla habituel. Non vraiment il était top pour le poste, malgré le fait qu’à 19 ans il n’aie pas une dizaine d’années d’expérience dans les photocopies il m’intéressait. Là où il m’a vraiment convaincu qu’on se le dise bien, c’est quand j’ai lu ses hobbies, catégorie dans laquelle était indiquée : sport, littérature, musique. Alors oui, on est pas sur le profil le plus original du siècle, d’autant plus qu’il avait pas l’air passionnant, mais je ne pensais pas tomber sur un gros débile non plus. C’est effarant, on ne peut plus faire confiance au CV. »

Le CV en tant que tel était bien conçu, propre et basique, juste ce qu’il faut pour prétendre postuler à un poste inintéressant payé une misère dans une entreprise flexibilisante à souhait où nos études coûteuses ne sont pas mises un instant à contribution. Cependant, une fois à l’entretien, c’est la douche froide pour Fabien, qui tombe des nues.

 » Motivé et dynamique, c’était de belles paroles, en face de moi j’ai vu une larve de scarabée mal-formée en sweat-baskets et qui peinait à sortir une phrase en Français correct, et pour servir des cafés ou faire des cafés il faut quand même un peu de tenue, un peu de distinction. Autant dire qu’il était con. » nous a expliqué Fabien, dans le thinktank de sa société alors qu’on buvait un petit caf entre deux meetings.

Avec toute la volonté du monde, il n’était ni motivé ni dynamique, j’ai dû le congédier juste après qu’on ait fini notre caf.

Fabien

Rude, mais aussi berceau d’illusions, le monde de l’entreprise dans sa complexité regorge d’ingéniosité pour déshumaniser la production et les relations sociales, mais n’oublions pas qu’on fond on est tous les mêmes, nous avons tous le même modèle de CV gratuit modifié à la va-vite.

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