Une histoire inouïe s’est déroulée le mois dernier dans la banlieue de Toulouse, dans le sud-ouest de la France.

Un rendez-vous normal chez Pôle Emploi, comme chaque mois depuis 3 ans pour Karim, chômeur de longue durée dans la banlieue sud de Toulouse. Depuis les années qu’il cherche un emploi, il est un peu désespéré avoue-t’il. « J’ai tout essayé, j’ai ajouté des expériences pro sur mon CV, j’ai fait une belle photo pour mon linkedin et j’ai même distribué des CV dans la rue pour essayer de me marketer au mieux. Mais je n’ai eu droit qu’à des refus, pour des motifs divers » nous raconte-t’il.

Pas adapté au poste, pas assez jeune, pas assez dynamique, sent pas bon ou encore trop méditerranéen lui a-t-on dit, presque à chaque entretien. « Si on a besoin de quelqu’un pour servir de sous-pot pour le ficus, on vous rappellera pour sûr ! » lui a-t-on dit. La rémunération ? On lui a même proposé des postes au dessous du SMIC horaire, un choix à prendre ou à laisser pour Karim.

Rencontrer un consultant en nationalité a été mon aubaine je l’avoue

Karim

Le pôle emploi a finalement, en décembre dernier, proposé à Karim de travailler de concert avec un conseiller en nationalité accrédité. « Il travaillerait avec moi pour optimiser mes revenus et revoir ma personne de A à Z » nous a-t’il expliqué.

Ainsi, tout sur sa personne a été changé, ou presque. Son prénom a été remplacé par Edouard, sa nationalité marocaine a été remplacée par auvergnate et des cours d’accent auvergnats lui ont été prodigués par le consultant. « L’étape la plus importante pour moi a été de comprendre le racisme et de devenir raciste, moi qui viens d’une famille tolérante », le travail sur lui a été de longue haleine, surtout que beaucoup de détails sont importants. Arriver en retard aux entretiens, insulter la secrétaire ou encore mentir sur son CV. Voilà tant d’étapes si importantes que Karim, enfin Edouard a dû apprendre et pratiquer longuement avant de pouvoir estimer postuler à des postes.

L’effet a été immédiat : 52 entreprises ont demandé à le rencontrer la première semaine, 67 de plus la semaine d’après. Les salaires qui lui ont été proposés s’échelonnent de 70 euros de l’heure au double, une surprise unique pour l’homme longtemps rejeté.

Je pense que j’ai trouvé ma voie, même si j’ai pas encore du mal a être raciste envers ma propre famille je l’avoue, ces sales bicots.

Edouard

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