Jean-Marc ne vient pas de Paris. Lorsqu’il a réussit son concours d’entrée dans la police, son médiocre classement ne lui a pas permis de rester près des siens. En effet, il a été affecté dans de 95, en banlieue nord de Paris

On en rigole souvent avec les copains, mais moi au moins je suis pas obligé de taper sur les copains sur les ronds-points !

En tout cas c’est ce qu’il croyait, avant que les manifestations de gilets jaunes de toute la France ne déferlent sur Paris, et que toutes les compagnies de maintien dans le désordre ne soient appelées en renfort des parisiennes.

La période de confinement est particulière pour eux. La police de proximité était formée au dialogue, permettait un lien entre les différents travailleurs sociaux, dont ceux qui emmenaient ces populations en colonie de vacances par exemple.

Mais Jean-Marc, lui, est formé à différencier les militants de la turbo-gauche en noir et les militants nazis en noir. Et sensibilisé au fait de ne taper que sur les premiers nommés.

Alors cette nouvelle mission qui consiste à ne pas laisser les gens sortir de chez eux ne correspond pas tout à fait à leur formation.

J’ai de la chance, je me suis auto-formé pour que ma femme ne sorte pas de la maison. Alors j’adapte mes pratiques aux racailles.

Son sens du service public, il le porte, chevillé au corps. Il soutien les soignants. Pour eux, et ce pendant toute la durée du confinement, il fera une entorse à son programme en plus des hématomes à sa femme et à ses enfants.

Il leur tapera dessus, mais à 20h pour se joindre à la ferveur populaire.

Et puis comme ça, les voisins arrêteront d’appeler les services sociaux. La dernière fois j’ai du en coller une au voisin du dessus, un prof de géo ou je sais plus quelle merde.

Joindre l’utile à l’agréable.

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