« Il faut séparer l’œuvre de l’artiste »

C’est une phrase que l’on a tous entendue, pendant un dîner de famille, avec ses amis. C’est le sujet brûlant du moment, entre les déclarations d’Adèle Haenel sur les attouchements qu’elle aurait subis adolescente par le réalisateur Christophe Ruggia, mais aussi avec l’affaire Polanski.

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Bref, on entend toujours l’éternel refrain, il faut SÉPARER, puisqu’on vous le dit.

Certains demandent : Faut-il renoncer à tout ? Et Céline, hein? Et Sade ? et, et, et…?
Bien sûr certains diront que Polanski n’est pas Mozart, et qu’on ne peut séparer un artiste de son œuvre quand celui-ci est vivant et vit de son œuvre. Certains diront que l’âge n’est qu’un nombre, les autres, factuels, répondront que dans ce cas la prison n’est qu’une pièce !

Certains diront, l’art est-il plus sacré que la parole des victimes ? Plus sacré que la justice ?

Que de discussions stériles, que de débats autour de ce problème de société, alors que la réponse est toute simple :

Supprimons les femmes, supprimons le problème.

Franck Riester, ministre de la Culture, qui de toute façon s’en foutait

Plus d’actrices, ni même de techniciennes de plateau, de maquilleuses, de costumières… La boulangère qui apporte les croissants sur le plateau non plus : toutes doivent disparaître pour laisser l’artiste réfléchir et travailler dans un environnement vide de toute présence féminine… même voilée. Les ficus sont tolérés.

Le ministre de la culture, Franck Riester, considère sérieusement la question : « Nous avons compris que dans les arts, l’homme n’est pas capable de se retenir de harceler ou violer les femmes. Séparer nous parait un système beaucoup plus simple à mettre en place, ça existe déjà dans d’autres pays.«  On vous conseille l’article de ces journalistes d’investigations.

Les détracteurs de cette idée sont nombreux.es, sans surprise, dans les milieux artistiques.

Quelle est la prochaine étape ? Séparer les hommes et les femmes dans le métro !

Catherine Deneuve, boomeuse

Elle s’est d’ailleurs exprimée dans une tribune dans le Monde « Pour la liberté d’importuner 2 » et Catherine Millet a appelé « à la compassion pour ces pauvres artistes », comme elle l’avait fait en 2018 sur le plateau de Quotidien, pour les frotteurs du métro.

Mais on peut se poser la question. Qu’est ce qui est de l’art, qu’est ce qui n’en est pas ?
Et quid de la gastronomie, puisqu’on parle d’ « art culinaire » ? Si la cuisine est un art, faut-il donc séparer les femmes de la cuisine ?

Ah non quand même pas ! Il faut séparer la cuisine de la maison de la cuisine du grand restaurant !

Didier Guillaume, ministre de l’agro-alimentaire

Séparer pour mieux régner ?