OUAIS PAPA UN BOB

Le fils du beauf

C’est samedi dernier, lors du passage du Tour de France à Saint Courceriers d’Uiers que le petit Thomas, 8 ans, a incité son père à aller voir les cyclistes dans la commune voisine de Saint Michel sur Duner.

« J’ai la flemme » a dit le père, sont fils lui a répondu avec beaucoup d’audace et un effet de surprise qui nous a laissé bouche bée : « méheuuuu ». Ainsi, pris par cette argumentation précise et convaincante de 45 minutes de long, le père a décidé de son plein gré d’aller voir le Tour de France, tout en laissant son envie de vivre à la maison et en n’oubliant pas les parasols.

La chaleur sur place est horrible, lourde et asphyxiante, bien que le trajet ait été supportable, notamment grâce à la climatisation. Le soleil tape en plein dans le grand front dégarni de Marc, le père de Thomas, si bien qu’un léger sentiment de regrets tend à immiscer dans son envie de mourir sur place. Autour de lui, au bord de la départementale, que des parents dont le rôle principal est de surveiller l’existence de leurs marmots sont venus. Le long de la route, des voitures éparses sont garées dans le fossé et, de nombreux retraités en camping-car ont fait l’honneur de leur présence sur le tracé de la grande boucle. Télé à plein régime et bouteille de sprite sur la petite table de camping sur laquelle ils sont installés, tous les accessoires sont là et tous les acteurs sont prêts. Le grand défilé commercial peut dès à présent commencer.

Saucisson, immobilier mais également porte clefs ou gendarmerie, tous passent afin de vous distribuer toute sorte d’objets dont l’utilité est vraiment énigmatique, autant dire que pendant le passage de la caravane publicitaire, tout humain se transforme en hyène et amasse le plus de choses possibles. « Tout, tout ce qu’on peut trouver on le récupère, j’ai récupéré 3 kilos de choses, rien que ça. En plus mon fils avait exactement les mêmes conneries que je venais de récupérer, c’était inutile à souhait. » nous a t’il expliqué. Même le programme d’Emmanuel Macron pour l’écologie, le baptême de Donald Trump ou encore les oreilles de Beethoven ont une plus grande utilité que ces objets donc le destin est déjà tout tracé, tout comme les portées de chats.

Ces objets fleurirons d’ici quelques années sur le bon coin ou en brocante, pour quelques centimes d’euros peut-être, et en y laissant un peu de son estime de soi. Être possesseur de ces objet, c’est faire partie d’un groupe social très large malheureusement. Celui des possesseurs de Clio RS, des gros mangeurs de barbecue et des fanatiques de Cyril Hanouna, celui des gens au Smic dont le jardin est une déchetterie et dont la femme s’appelle Fabienne ou Cindy.

Même si la tendance va à la diminution du nombre de ces objets que les français possèdent, leur nullité est toujours aussi grande. S’il vous plaît, ne récupérez plus ces objets et n’en achetez plus. Boycott.