Ou traité de l’hibouculture expliquée aux enfants.

Il y a des millénaires, l’homme s’est transformé, il est passé de l’état barbare de cueilleur itinérant et nomade, à l’état avancé d’agriculteur sédentaire. Mais tout ça c’était il y a bien trop longtemps pour que l’un d’entre nous se souvienne de ce temps, celui où nous mangions des fruits et des légumes (1). Maintenant, la mode, c’est la viande. Et donc maintenant, les véritables héros de nos univers, détrompez-vous, ce ne sont plus vos pompiers, soignants ou autre métier désuet, si nous sommes là c’est uniquement grâce aux viandeculteurs.

Mais le sujet est bien trop vaste pour traiter ici en quelques mots de la viandeculture à travers les âges, je sais vous êtes déçus, ce en quoi vous avez tort, la hibouculture est une donnée importante dans notre société, et le hibouculteur demeure toujours un homme trop peu connu. Le pangolinculteur ayant depuis quelques mois une mauvaise image, c’est encore un métier voué à disparaître.

Mais les hibouculteurs à travers les âges c’est bon pour les historiens, intéressons-nous plutôt aux hibouculteurs à travers le monde, l’un dans l’autre on s’y retrouve. Étudions donc les différences régionales, car différences il y a, entre les hibouculteurs à travers le monde. Mais ce qui unit tout ces hibouculteurs est que leur métier est et demeure encore de nos jours difficile, l’accession à la terre est un problème permanent, la production et les prix sont incertains et le métier enrichit rarement ceux qui le pratiquent. Autant de difficultés qui font souvent douter jeunes et anciens hibouculteurs.

En Indonésie, on ne mange plus de riz, même si ça rime. L’heure est au hibou, voyons ce petit homme qui est de fait un grand viandeculteur. Avec huit ares de dafhalggan (2) et trente-quatre ares de kawah (3) en pleine propriété, ce qui fait un total de quarante-deux ares notre brave hibouculteur indonésien bénéficie d’un statut social élevé. Il fait partie des 15 % de privilégiés tirant l’essentiel de leurs revenus de l’activité viandicole. Dans sa petite ville au nom improbable que je ne saurais vous révéler ici pour des raisons d’hygiène, seulement une famille sur deux possède un jardin et une viandière. La petitesse des surfaces en propriété oblige de nombreuses familles à recourir au travail de bureau à l’extérieur, pour compléter leurs revenus. Nous l’avons compris, l’hibouculteur de Java se porte bien, et ce n’est pas de la menthe à l’eau.

Le brave hibouculteur hollandais ayant enfin compris que les tulipes c’est peut-être joli, coloré, odorant, mais ça ne nourrit pas son homme. Tiens en voici un justement qui s’est converti à la Sacro Sainte Eglise de la Viandoculture, c’est un Hibouculteur aussi.

Voyons donc la manière dont cet hollandais fait pousser ses hiboux

La hibouculture sous serres représente la forme d’hibouculture la plus artificialisée, comme un anus artificiel, mais en plus productif. C’est une tentative de maîtrise totale de la nature, avec des techniques telles que les oeufs de hiboux obtenus « in vitro », la hibouculture hors-sol, la régulation climatique et la fertilisation par irrigation, l’automatisation générale. C’est dans ce type de production que la combinaison des activités viandicoles et industrielles est la plus forte.

La hibouculture en milieu montagnard pose quelques soucis, le plus inquiétant pour le hibouculteur débutant étant la verticalité, ce n’est pas pratique pour planter des hiboux. En plus, en montagne, le sol est assez pauvre (4). Il faut donc souvent bouger sa culture de hiboux, les déplanter, les faire voler un peu plus loin et les replanter dans le sol nouveau. C’est ce qu’on appelle la transhumance. La montagne, ça vous gagne, mais pas seulement, comme la montagne c’est haut, elle reste à l’écart de la vie, du développement économique et du reste. En montagne, les systèmes de production viandicole sont traditionnels : outillage rudimentaire que Mac Gyver jalouserait, faible production de hiboux, maigres rentrées d’argent pour se payer de la gnôle.

Ces quelques hibouculteurs, parmi tant d’autres, vous l’avez compris, nous leurs devons tout et bien plus. Maintenant, vous penserez à ces hibouculteurs lorsque vous glisserez dans le sac Dora l’exploratrice de votre enfant une aile de hibou pour son 4 heures. Et vous vous direz, putain, les hibouculteurs, heureusement qu’ils sont là.

(1) Quelle idée absurde.
(2) Jardin en Indonésien, ndlr.
(3) Viandière en Indonésien, ndlr.
(4) Parce qu’il a pas assez travaillé à l’école.

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