« Oui, mais pas avec n’importe qui à moins d’un mètre de distance », aurait dit Pierre Desproches. C’est comme Pierre Desproges mais sans la distance de sécurité. D’ailleurs, il en est mort.
Quand on rit de toux, on risque d’être mal vu, d’être pris en grippe, et on n’est pas sûrs de faire mouche. Rire de toux, c’est mal, a dit le médecin, celui-là même qu’on essaye d’éloigner avec une pomme par jour, surtout si on vise bien.
On peut rire de toux, mais il faut ne pas se tromper de cible quand on travaille dans la satire. (Attention, si satire vers le genou, c’est peut-être les ligaments croisés.) On préfère rire avec les faibles contre les forts, plutôt que faire l’effort contre les faibles. Quitte à attraper des champignons : après tout, mieux vaut que les mots rient, plutôt que l’hémorroïde pour celui qui s’y serait trop cassé le cul.
On peut rire de toux, avec une précision chirurgicale, passer l’actualité au scalpel de la dérision. Ou bien on peut rire de toux à dose homéopathique, de tous ces verres que nous boirons, de tous les vers que nous lirons, mêmes les vers solitaires, ceux que l’art niqua.
On peut rire de toux, mais on rit sans prendre de gants, sans se masquer. Parce que la liberté de la compresse ne s’use que quand on ne s’en sert pas, a dit le Canard. Alors que si on Sancerre, même de bonne foi, c’est le cancer qu’on risque, surtout du foie. Alors pour une fois, le mot n’est pas de trop : santé !
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