La moutarde leur est montée au nez. Ce lundi, de violentes altercations ont éclaté à Dijon entre des groupes de jeunes. Dans un communiqué, la préfecture de police a annoncé autoriser l’utilisation du gaz moutarde. Une mesure jugée comme disproportionnée, selon les habitants.

Il faut dire que la guerre des gangs fait rage. « Ici, on défend tous la moutarde Fallot, la seule encore produite dans la ville », nous explique Jean-Charles, qui a quitté in extremis le centre-ville avant les émeutes. « Mais les pro-Amora sont parfois aperçus dans le coin. Ils essayent de se réapproprier la ville. »

Sur un arrêt de tram à Quétigny, j’ai même vu un tag « Bande de Fallot » !

Jean-Charles

Pourtant, de l’autre côté, les défenseurs de la marque de renommée mondiale ont aussi leurs arguments. Jacques-Edouard, président des Antifas (Anti-Fallot donc), nous explique : « Nous sommes pour le progrès, nous luttons contre ces réactionnaires repliés sur eux-mêmes. D’ailleurs, la moutarde Amora est sans conservateurs. »

En fin d’après-midi, les efforts conjoints des CRS, de la BAC et de la police dijonnaises ont finalement pu disperser les attroupements, non sans employer la manière forte. Une bonne chose de faite. Mais certains restent tout de fois inquiets. « Ça ira pour cette fois, espère Pierre-Henri, agent de police. Mais les émeutes risquent de réveiller d’autres tensions. » Les événements récents rappellent en effet les échauffourées régulières entre Lyon et Saint-Etienne, où s’échangent les lancers de babet et les tirs de cervelle de canut. L’histoire se répète.

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