Chaque matin c’est la même rengaine, Hélène met ses chaussettes désaccordées et se douche avant aller bosser quelques minutes à son bureau. Le manque total de sens dans ses tâches et son envie pressente d’en finir avec la vie la poussent bien souvent à aller à se confronter à l’espace préféré des français déprimés : le coworking.

Autour, les rires, les discussions et le bonheur d’autrui qui rayonne tout comme les senteurs de taria doppio espresso french brew with latte. L’objectif d’Hélène à travers ses déplacements dans cet espace de vie partagé est simple, mais néanmoins ambitieux. Elle, comme 62% des français en 2021, pense que le bonheur d’autrui pourra possiblement l’éclabousser. « Au pire des cas, ça sera toujours l’occasion de voir à quoi ressemblent les couples heureux. » nous partage Hélène hors micro, adepte du couple malgré le fait qu’elle n’a jamais tenté l’expérience elle même.

Travailler ? « Ca n’est pas la priorité du tout dans le fait d’aller au coworking, sinon je pourrais aussi bien rester chez moi ou aller au bureau de ma boîte. Non la réelle motivation est dans le fait de confronter son réel avec celui des autres, de croiser le destin d’inconnus et de possiblement terminer la journée dans un gangbang. Oublier mon inévitable solitude face à la mort et face à la mort de ceux que j’aime, voilà pourquoi je dois aller dans cet univers parallèle du coworking. »

Elle n’est pas la seule à penser ça, en effet ce sont près de 120% des français qui disent briser la solitude de leur quotidien post covid en allant errer dans les bars de France, à la recherche désespérée d’une prise de courant et du code wifi.

Une tendance qui semble se répandre avec l’apparition de trottoirs dédiés au travail, pour partager un moment délicat avec un homme de la rue, partager un café et la prise de courant de la facade de la gare. Un coup de pouce partagé qui permet de briser la solitude pour beaucoup de sans abris, qui se transforment le temps d’une heure en borne wifi.

Avec le partage des trottoirs, je retrouve espoir de manger ce midi et peut être même de refaire entièrement mon CV. J’aurai ensuite un chien et un CV refait, c’est moins pire que la situation initiale. Dire que je pourrais juste traverser la rue pour trouver un travail, un comble.

Michel, sans abri depuis samedi

Même si le psychologue Damien Buriez affirme de ce n’est « pas une solution viable de camoufler sa solitude existentielle façe à la mort à travers un sentiment illusoire de compagnie » il affirme tout de même que cette démarche est beaucoup plus efficace pour s’en sortir que le suicide. De quoi redonner espoir à la jeunesse de France, enclin à une certaine morosité constante.

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